la Colombie

Le nom de Rogelio Salmona est aussi familier à Bogota que celui d’Antonio Gaudi l’est à Barcelone. Bien qu’il soit né à Paris en 1929, Salmona était originaire de la capitale colombienne et son identité architecturale pouvait alors se résumer à un patchwork de maisons ornées de boiseries incrustées de style Tudor. Fortement influencé par ses premières années en France, Salmona est retourné à Paris pour suivre une formation de dessinateur pour le pionnier de l’architecture moderne, Le Corbusier. Il est ensuite parti explorer le monde, incorporant de nombreux styles qui allaient définir son identité future d’architecte primé. Selon la Fondation Rogelio Salmona, les bâtiments qu’il a conçus “ne sont pas seulement une étonnante union de projets, mais surtout des œuvres d’art”.

Medellín est le deuxième plus grand centre urbain de Colombie. La rivière Medellín traverse la ville, qui s’élève le long d’une vallée en pente. De nombreux quartiers pauvres de Medellín sont des implantations sauvages situées en périphérie. Après une période de violence intense et de délabrement urbain, la communauté a voté pour un mouvement civique indépendant, dirigé par l’ancien maire Sergio Fajardo, qui s’est engagé en faveur du renouveau urbain et de l’inclusion sociale.
Les ‘espaces culturels connectifs’ sont les installations qui relient les gens aux ressources éducatives ; à Medellín, ils prennent principalement la forme de parcs-bibliothèques ou de centres culturels et éducatifs hybrides. Les ‘espaces connectifs locaux’ sont les places, les parcs, les ponts et les promenades qui rassemblent de manière informelle les habitants entre eux et avec d’autres quartiers. Il existe actuellement cinq plans directeurs locaux à Medellín, qui sont conçus et administrés par l’EDU, l’aile municipale du développement urbain. Alejandro Echeverri, ancien directeur des projets urbains sous la direction de Fajardo, m’a dit lors d’un entretien que, d’un point de vue géographique, ces chaînes d’espaces publics pouvaient être considérées comme « le système nerveux central » des quartiers autrefois négligés et divisés. Pour améliorer la mobilité, les projets relient l’espace piétonnier aux ponts, rampes et escaliers. Les risques environnementaux tels que les cours d’eau instables sont corrigés et transformés en promenades publiques. Pour que les communautés puissent se réunir en toute sécurité et de manière active, ils comprennent des places, des terrasses et des amphithéâtres. Et là où les espaces d’infrastructure essentiels font défaut, l’EDU construit des installations de loisirs et des postes de police le long du tracé du plan directeur.

Simón Vélez est bien connu pour avoir développé divers projets utilisant le bambou. Ce que l’on sait moins, c’est le nombre de chemins qu’il a dû parcourir pour pouvoir réaliser de tels développements. Vélez appelle le bambou l’acier végétal. C’est un matériau économique, renouvelable, extrêmement résistant, facilement disponible, capable d’être utilisé par des personnes ayant des compétences très différentes en matière de construction. Et malgré tous ces avantages, il a dû se battre sans relâche à chaque fois qu’il a essayé de l’utiliser. Il a travaillé pour des clients riches afin de subvenir à ses besoins et de créer de nouvelles connaissances pouvant être appliquées lorsqu’il travaille avec des clients pauvres. Il a lui-même testé des innovations, telles que l’introduction de béton dans les nœuds pour améliorer la capacité structurelle du point le plus faible du système.