Vals

Ici se déploie l’un des chapitres les plus riches et les plus diversifiés de l’architecture des Grisons. Des vallées profondes aux villages de montagne, c’est un paysage où tradition et expérimentation prennent sans cesse de nouvelles formes. Ici, l’on rencontre à la fois la sobriété raffinée des petites chapelles et maisons villageoises, et l’expressivité radicale de formes sculpturales et de réinterprétations contemporaines audacieuses.

À Ilanz, Vrin et Lumbrein, nous découvrons comment l’architecture s’entrelace avec la communauté et ses rituels – ancrée dans des traditions séculaires mais traduite avec une sensibilité contemporaine. À Flims et Laax, nous suivons les traces de Rudolf et Valerio Olgiati, père et fils, chacun marquant la région à sa manière, tandis qu’à Valendas et Trun, artistes et jeunes bureaux insufflent de nouvelles significations aux bâtiments historiques.

Un point culminant de ce voyage est sans doute notre visite des Therme Vals, où Peter Zumthor a façonné, avec la pierre, la lumière et l’eau, l’une des expériences spatiales les plus sensorielles du XXe siècle – et où nous ne nous contenterons pas de regarder, mais entrerons pour vivre l’architecture avec le corps et l’esprit.

La Surselva se lit ainsi comme une mosaïque d’histoires : du silence sacré aux expérimentations radicales, des ruines aux chefs-d’œuvre, des maisons intimes aux lieux collectifs. Une région qui incarne toute la richesse des Grisons dans ses multiples nuances.

Avec Chur comme capitale historique et Haldenstein comme pendant plus discret, il se déploie un paysage architectural exceptionnel. Dans les ruelles étroites et parmi les demeures cossues de Chur, nous découvrons comment les structures urbaines anciennes entrent sans cesse en dialogue avec des interventions contemporaines. Ici, tradition et innovation se rencontrent dans des bâtiments à la fois monumentaux et étonnamment intimes.

À Haldenstein, nous obtenons un regard plus personnel sur l’architecture de Peter Zumthor : un village devenu une sorte de musée vivant, où l’architecture ne se révèle pas seulement dans les bâtiments publics, mais aussi dans les ateliers, les maisons et les expérimentations discrètes. C’est un lieu où l’on perçoit les traces persistantes de Zumthor, qui a inscrit sa pratique dans la vie quotidienne du village.

Plessur se lit ainsi comme un jeu d’équilibre entre héritage et innovation, entre monumentalité urbaine et intimité villageoise. Et à côté des icônes qui s’y trouvent, nous réservons encore une découverte inattendue en guise de surprise.

Dans la Viamala, nous découvrons une architecture qui s’inscrit dans le paysage avec une précision extrême. Valerio Olgiati montre comment la géométrie stricte et les formes radicales peuvent créer une nouvelle forme de monumentalité, même dans des bâtiments petits et modestes : une école à Paspels qui incarne le silence de l’apprentissage, ou un atelier à Scharans où l’art et la vie quotidienne se mêlent intimement.

Tout saisissante est la chapelle de Christian Kerez, presque cachée dans la verdure, où lumière et vide se conjuguent pour créer une expérience spirituelle qui redéfinit l’essence de la construction.

L’environement urbain de Landquart sert de cadre à une exploration captivante de l’architecture contemporaine. Bearth & Deplazes montre comment des formes modernes peuvent dialoguer avec l’échelle de la ville et de ses habitants, tandis que Peter Zumthor révèle comment des matériaux intemporels et une précision sensorielle peuvent créer une expérience résidentielle intime et universelle.

Au Plantahof, Valerio Olgiati et Nickisch Walder explorent l’interaction entre fonctions collectives et expérience individuelle, où lumière, matériaux et espace convergent pour créer une expérience stratifiée.